Thursday, December 6, 2007

Marguerite Harl: la genèse des chrétiens

La deuxième partie est intitulée Réflexions. Le passage de la Bible d’Orient en Occident. L’auteur examine d’abord la chaîne de transmission de la Bible (ch. IX). La Bible hébraïque est parvenue à la civilisation européenne dans la traduction des Septante, non dans son texte fondateur en hébreu. L’A. considère les différentes formes de publication de la Bible à travers les siècles.

Actuellement, la Septante est oubliée : peu de théologiens se sentent attirés par l’actualisation des idées dans le judaïsme hellénistique. Longtemps absente de l’enseignement ecclésiastique, elle commence tout juste à y pénétrer. Mais la Septante est effacée de la mémoire juive comme de la culture chrétienne pour des raisons historiques d’antijudaïsme.

L’auteur s’interroge alors sur le Nouveau Testament (ch. X). Les textes avec leurs citations des Écritures juives témoignent de la naissance du christianisme. Dans les textes grecs qui forment le Nouveau Testament, se découvre l’usage des textes grecs de la Septante. Cependant, les citations grecques du Nouveau Testament ne sont pas toutes conformes au texte de la Septante des éditions modernes. Plusieurs explications sont proposées. Nous savons que la Septante circulait sous plusieurs états et qu’elle a pu subir des variations. Mais, il est évident qu’elle a été la matrice d’une langue religieuse grecque, d’origine juive, qui est devenue celle des chrétiens. La Septante transmet aussi au Nouveau Testament des citations originales qui introduisent des idées absentes de l’hébreu. Enfin, les citations de la Septante montrent comment le Nouveau Testament fait un usage orienté de celles-ci pour démontrer que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes. Mais le judaïsme ne peut admettre que les chrétiens se disent « le vrai Israël » par la lecture de l’Ancien Testament.

Au onzième chapitre, l’A. considère la Bible lue en grec par les Grecs. Une période exceptionnelle a lieu dans l’histoire de la Bible : elle est écrite et lue pendant plusieurs siècles dans une parfaite homogénéité linguistique. Auteurs et lecteurs pratiquent la même langue, le grec. La Septante prend l’importance d’un texte de référence chez les Pères grecs et acquiert son statut de texte de l’Ancien Testament reçu par l’Église primitive. La Septante devient chrétienne par la lecture qui en est faite, la clé de l’interprétation donnée par Paul - « Tout a été écrit pour les chrétiens » - n’est pas remise en question. L’A. évoque le travail exemplaire d’Origène, philologue et théologien, sur les textes bibliques.

Au IIe siècle, la tradition chrétienne de langue latine a de façon indirecte la Septante comme texte biblique (D’Orient en Occident, ch. XII). Les chrétiens d’Afrique du Nord se servent de ses premières versions latines, Vetus latina. La mise en valeur de ces textes s’est faite au cours des cinquante dernières années à l’Institut bénédictin de Beuron. Les spécialistes apprécient les conséquences de l’origine grecque des Bibles latines utilisées dans le christianisme occidental des premiers siècles. Les « vieilles latines » apportent l’étape textuelle de la Bible inaugurée en grec par la Septante : le texte hébreu est médité et traduit dans une langue de logique et de clarté. Cette traduction s’est poursuivie en latin. Après avoir lu les Hexaples d’Origène, Jérôme apprend l’hébreu et décide de traduire la Bible à partir de cette langue. La connaissance du grec au Moyen Âge latin explique une certaine continuité entre le christianisme d’Orient et celui de l’Occident latin. Les exégètes utilisent le grec pour la critique textuelle de la Bible dans les « Correctoires », dès le XIIIe siècle.

Toutefois, dans l’ensemble, les références au « grec » ne renvoient pas à la Septante mais à l’une des « vieilles latines ». En 1546, au concile de Trente, l’Église catholique accorde une autorité juridique à la seule Vulgate. Le grec de la Septante est pris comme l’une des sources bibliques par les érudits chrétiens des XVIe et XVIIe siècles dans leurs discussions sur le texte hébreu. La Septante appartient au monde scientifique. Sa présence à Qumrân dans des rouleaux de la bibliothèque de la secte essénienne a revivifié son étude.

Le treizième chapitre, Traductions et tradition, aborde les questions suivantes :

- Qu’est-ce qu’un texte « premier » ?
- Comment l’atteindre ?
- Peut-on traduire le texte en d’autres langues, pour d’autres destinataires ?

http://www.ingentaconnect.com/content/brill/jsj/1987/00000018/00000002/art00011
http://www.catho-theo.net/La-Bible-en-Sorbonne-ou-la

I suppose one can't translate theatre in different languages ..
Plato's cave doesn"t for example p

Monday, December 3, 2007